Oracle VM VirtualBox, plus communément appelé VirtualBox est un logiciel open-source permettant d'installer virtuellement un ou plusieurs autres sous-systèmes d'exploitation comme s'ils étaient installés sur le disque physique de l'ordinateur. Nous parlerons donc ici de VM ou "Virtual Machine" (machine virtuelle).
Pour plus de détails et explications sur le concept de la virtualisation, nous vous renvoyons vers l'article dédié à la Virtualisation.
VirtualBox se compose en trois parties :
Dans le présent article, nous parlerons de "système hôte" et "système invité" ; le système hôte correspond au système principal, tandis que le système invité est le système d'exploitation installé dans VirtualBox, virtualisé donc.
Recherchez dans le BIOS les termes "VT-x" pour Intel ; "AMD-V" ou "SVM" pour AMD. Si ces termes sont présents mais que leurs valeurs sont "disabled", activez-les en les passant à "enabled".
Une fois terminé, avant de quitter, n'oubliez pas de sauvegarder la configuration du BIOS (Dans le menu "Exit" ou "Save & Exit").
sudo apt update && sudo apt upgrade
La dernière version de VirtualBox n'est pas dans les dépôts officiels de Debian, nous allons donc utiliser quelques lignes de commandes pour ajouter les liens vers les dépôts Oracle de VirtualBox avant son installation. Vous aurez ainsi la dernière version installée.
Pas de panique, rien de bien compliqué , allons-y !
wget -O- https://www.virtualbox.org/download/oracle_vbox_2016.asc | sudo gpg --dearmor --yes --output /usr/share/keyrings/oracle-virtualbox-2016.gpg
echo "deb [signed-by=/usr/share/keyrings/oracle-virtualbox-2016.gpg] http://download.virtualbox.org/virtualbox/debian $(lsb_release -sc) contrib" | sudo tee /etc/apt/sources.list.d/virtualbox.list
Si votre système hôte est de type Ubuntu ou dérivé (Mint, ...), lancez plutôt cette commande :
source /etc/os-release && echo "deb [arch=amd64 signed-by=/usr/share/keyrings/oracle-virtualbox-2016.gpg] http://download.virtualbox.org/virtualbox/debian $UBUNTU_CODENAME contrib" | sudo tee /etc/apt/sources.list.d/virtualbox.list
sudo apt update
Petit rappel, sur certaines distributions Linux, dans un terminal, lorsque vous tapez votre mot de passe, rien ne se passe à l'écran mais chaque appui de touche est pris en compte.
sudo apt install virtualbox-7.0
VirtualBox 7 est, au moment de la rédaction de cet article, la dernière version qui apporte des fonctionnalités natives et open-source par rapport à la version précédente où il fallait installer un pack d'extensions qui n'était pas open source.
Il s'agit de la prise en compte de l'USB 2 et l'USB 3, de l'utilisation de webcam, de la possibilité de chiffrer totalement une machine virtuelle (uniquement en mode console pour l'instant).
Félicitations, vous venez d'installer la dernière version de VirtualBox !
Voici l'interface épurée de VirtualBox lors de l'ouverture de celui-ci :
Nom : Donnez un nom à votre machine virtuelle, par exemple "Debian".
Folder : Laissez par défaut, c'est là que seront placés les fichiers de la nouvelle VM sur le disque dur de votre machine hôte.
ISO Image : Ouvrez cette liste déroulante et cliquez sur "Autre" afin de sélectionner l'image ISO que vous avez précédemment téléchargée dans le chapitre Pré-requis.
L'édition, le type et la version seront automatiquement détectés : pas besoin d'y toucher.
Il utilisera d'ailleurs les paramètres par défaut et installera l'environnement de bureau par défaut de la distro (ici pour Debian, ce sera GNOME).
Attention, cette procédure automatisée peut ne pas fonctionner pour une grande partie des distributions Linux !
Si ça ne fonctionne pas, utilisez alternativement l'Ajout VM en mode manuel (onglet de la seconde méthode) !
Le compte par défaut est
vboxuser
et son mot de passechangeme
.
Il est fortement recommandé de les changer et :
-- de le stocker dans un gestionnaire de mots de passe,
-- de choisir un mot de passe fort,
-- de choisir un mot de passe différent de vos autres comptes !
Consultez l'article lié aux mots de passe pour plus d'informations.
Dans le cadre "Additional options", entrez un nom d'hôte (en minuscule et sans espace ; ce nom sert à identifier la machine sur le réseau) et de domaine si besoin.
Cochez ensuite la case "Guest Additions" (nous y reviendrons).
La fenêtre suivante vous permet d'allouer la quantité de mémoire vive (RAM) à votre machine virtuelle.
Selon la distribution choisie, il sera nécessaire d'allouer plus ou moins de mémoire. Par exemple :
Gardez à l'esprit, cependant, que plus vous allouez de mémoire à votre VM, moins votre système hôte en disposera.
Pour notre exemple, pour plus de confort, nous accorderons à notre système invité 2 Go de RAM.
Ensuite, indiquez le nombre de processeurs que vous voulez lui allouer, comme pour la RAM, tout dépend de votre configuration matérielle. Deux processeurs est un bon compromis.
Quelle que soit votre configuration, ne dépassez jamais le barregraphe vert sous peine de plantage et lenteur de votre système.
L'écran suivant vous demande de choisir la quantité d'espace disque que vous voulez allouer à votre VM :
Tout est automatique ; souvenez-vous, nous avons laissé la case d'installation manuelle décochée.
A la fin de l'installation, le système invité redémarre.
Vous devrez entrer votre compte et mot de passe (attention, le clavier est peut-être en anglais !).
Vous arrivez ensuite sur le bureau de votre VM.
Si vous avez besoin de changer le clavier, c'est dans le menu Paramètres GNOME / Pays et langue / Source de saisie / Bouton + / Ajouter le Français (variante) puis retirer Anglais (US)
Les raccourcis clavier indiqués dans le message vous permettent d'y avoir accès de nouveau, donc veillez à bien retenir ces touches :
CTRL droite permet de récupérer l'accès souris sur la machine hôte
CTRL DEBUT permet d'afficher le menu qu'elle que soit le mode d'affichage
CTRL F permet de passer en plein écran ou d'en sortir
L'installation est terminée, passons aux configurations...
L'installation que nous avons vue précédemment en mode automatisé est idéale si les paramètres et la configuration par défaut vous conviennent.
En revanche, si vous souhaitez configurer cette VM via l'installateur classique (choix des composants, des DE, etc.), il est préférable de choisir le mode manuel : pas d'inquiétude, nous sommes là pour vous expliquer la démarche étape par étape.
C'est parti !
Comme précédemment, cliquez sur Nouvelle.
Indiquez le nom de la machine virtuelle.
Laissez le dossier par défaut.
Indiquez dans quel dossier se trouve l'image ISO que vous voulez installer.
Le type de système d'exploitation doit être reconnu automatiquement : dans le cas contraire, indiquez-le.
Cochez la case Skip Unattended Installation.
Ouvrez Hardware.
Comme pour l'installation précédente, indiquez la quantité de mémoire et le nombre de processeurs que vous voulez allouer à votre VM.
Si vous ne cochez pas la case Pre allocate full size, votre VM va commencer avec une taille d'environ 2 Go et augmenter selon les besoins de votre VM jusqu'à la valeur que vous avez définie, à savoir pour notre exemple 20 Go.
Si vous cochez cette case, les 20 Go de notre exemple seront tout de suite "déduits" de votre disque dur physique.
Pour installer Debian, vous pouvez suivre le tutoriel Installation de Debian.
Une fois votre installation terminée, passez aux configurations...
Les VirtualBox Guest Additions sont des pilotes de périphériques adaptés à VirtualBox et à un environnement virtualisé. Ils sont nécessaires pour améliorer les performances globales de la VM, le réseau, le comportement, optimiser l'affichage, etc.
Voici les paramètres qui nous intéressent plus particulièrement :
Si vous avez suivi le chapitre "Ajout VM en mode automatisé" alors les Guest additions (Additions Invité) sont déjà installés : vous pouvez donc passer au chapitre suivant "Dossiers partagés".
On peut voir sur l'image suivante que si nous cliquons sur "Mode plein écran", la fenêtre ne prend pas tout l'écran :
Ceci est dû au driver graphique manquant, et peut être résolu grâce aux Additions Invité.
sudo apt update
sudo apt upgrade
S'il y a eu une mise à niveau du noyau (kernel), redémarrez votre VM.
sudo apt install dkms build-essential
-- Si votre VM est sous Ubuntu ou dérivé, vous pouvez vous passer des étapes ci-dessous et simplement lancer cette commande dans votre VM :
sudo apt update && sudo apt install virtualbox-guest-x11
-- Si votre VM est sous Debian, vous pourrez aussi lancer les 2 commandes ci-dessus mais il faudra auparavant ajouter un dépôt comme décrit dans le wiki de Debian.
Les instructions ci-dessous fonctionneront dans tous les cas et toutes les distros.
Ne lancez pas l'exécution automatique.
sudo sh /media/cdrom0/VBoxLinuxAdditions.run
/media/cdrom0
étant généralement le chemin vers votre CD-ROM virtuel.
sudo sh VBoxLinuxAdditions.run
sudo reboot
Pour profiter pleinement de votre VM et interagir avec votre machine hôte, nous allons voir comment partager un ou des dossiers et activer le copier-coller entre les 2 systèmes.
Petit rappel : pour profiter de ces fonctionnalités, il faut préalablement avoir installé les Additions Invité comme nous l'avons vu précédemment.
Pour notre exemple, nous avons créé un dossier sur le bureau de la machine hôte nommé "Dossier partagé Virtualbox" avec à l'intérieur une capture d'écran de la page d'accueil de notre excellent site
Sous Linux, afin de pouvoir échanger entre les deux machines hôte et invité, il faut ajouter l'utilisateur courant dans le dossier vboxusers
.
sudo usermod -G vboxusers -a $USER
Après redémarrage, votre dossier apparaîtra dans votre gestionnaire de fichiers :
Son contenu :
Voyons maintenant le contenu du fichier sur le système hôte :
Vous pouvez désormais passer d'un système à l'autre.
Félicitations, vous êtes désormais capable d'installer VirtualBox sur Linux pour y installer ensuite des machines virtuelles.
Il est à noter que bien que ces fonctions de partage de répertoire et de presse-papier soient très pratiques, cela réduit, de fait, la sécurité des deux systèmes puisque le cloisonnement inhérent aux machines virtuelles n'est plus assuré en totalité.
Encore une fois, il s'agit de faire des compromis entre praticité et sécurité !
Nos recommandations sont donc de limiter au maximum l'activation de ces fonctionnalités (si vous n'en avez pas besoin au quotidien, ne les activez pas), surtout sur des machines virtuelles critiques (type Whonix VM).
Contributeur(s): Theudric